- BAMBOCHADE
- BAMBOCHADEBAMBOCHADETerme qui désigne les tableaux de genre mis à la mode à Rome dans le second quart du XVIIe siècle par le Hollandais Pieter van Laer auquel sa petite taille et son aspect physique avaient valu le surnom de Bamboccio (le petit homme, la poupée). Jusqu’à une époque récente, on attribuait à Bamboccio toute peinture évoquant la vie populaire de Rome, les bas-quartiers de la ville, les activités des truands, des bouffons et des rustres. En fait, la formule connut un grand succès et fut pratiquée par de nombreux peintres, italiens comme Cerquozzi, français comme Sébastien Bourdon, néerlandais comme Miel. Les œuvres qui reviennent à Van Laer se distinguent par un sentiment personnel de la misère, par un réalisme qui ne vient pas seulement de Caravage mais aussi de la tradition hollandaise; elles dénotent, en outre, un réel talent de paysagiste.⇒BAMBOCHADE, subst. fém.A.— PEINT. Tableau ou dessin représentant des scènes champêtres grotesques ou burlesques :• 1. ... les bambochades de Téniers, de Steen ou d'Ostade valent mieux que les fanfreluches de Watteau, de Boucher ou de Van Loo : l'humanité y est enlaidie, mais non point avilie comme par un Baudouin ou un Fragonard.A. FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 72.B.— P. ext., fam. Petite débauche, ripaille (cf. bamboche2, bamboula) :• 2. L'on prétendait que sa pruderie hebdomadaire [de Sarcey] n'était que le masque de ses petites noces et bambochades de vieillard salace, mais tout rond.L. DAUDET, Devant la douleur, 1931, p. 125.Prononc. :[
]. Durée mi-longue pour la 1re syll. (pour une durée longue, cf. FÉR. 1768) et pour la dernière syll. dans PASSY 1914. Étymol. et Hist. [1747 BL.-W.5, DAUZAT68]; 1750 (Raynal dans GRIMM, Corr. litt., I, 462 dans QUEM. : Pierre [...] fait ce qu'on appelle des bambochades). Empr. à l'ital. bambocciata (KOHLM., p. 30; BRUNOT t. 6, p. 751; FEW t. 1, p. 228) attesté pour désigner des peintures représentant des scènes rustiques animées de personnages gouailleurs et caricaturaux dep. le XVIIe s. (BALDINUCCI [1624-1696] Notizie de professori del disegno da Cimabue in qua, 6, 367 dans BATT. : Bambocciate, cosí dette per esser fatte sul gusto del pittore Pietro Vanlaer, detto il Bamboccio). L'ital. bambocciata est dér. de Bamboccio surnom donné, à cause de sa petite taille, au peintre hollandais Pieter van Laer [1592-1645] auteur de ce genre de peintures qu'il mit à la mode à Rome, lors de son séjour en 1626-38. Bambocciata est dér. de bamboccio (bamboche1), suff. -ata (-ade). Le sens mod. « petite ripaille » pourrait être dû à l'influence des paronymes bamborra « pilier de cabaret » (FEW), bamboula « orgie » (ESN.). Fréq. abs. littér. :3.
bambochade [bɑ̃bɔʃad] n. f.ÉTYM. Mil. XVIIIe; de l'ital. bambocciata, désignant les peintures à la manière de P. de Laer, surnommé il bamboccio « le pantin ». → Bamboche.❖1 Peint. Tableau ou dessin représentant des scènes champêtres populaires ou burlesques.0 Un peintre hollandais, P. de Laer, qui vivait à Rome sous le pontificat d'Urbain VIII, y peignait des scènes populaires, appelées bambocciate. De là le surnom qu'on lui donna de Bamboche. Le mot et le genre passèrent de bonne heure en France. Il y eut un « opéra de bamboches » (1674). Les « bambochades » désignaient à peu près les mêmes productions qu'en Italie.Brunot, Hist. de la langue franç., t. VI, p. 758.2 Fam., vx. Petite débauche. ⇒ Bamboche, bamboula.
Encyclopédie Universelle. 2012.